20 février 2021, 17h : aéroport de Bangalore, Inde.
Je suis accompagnée d’une de mes futurs collègues. Nous prenons un taxi direction le centre de LP4Y à Bangalore. Sous mes yeux défile la route qui me mène à mon futur chez moi. Je suis ébahie par la quantité de voitures, motos, scooters, rickshaws qui se frayent un chemin dans la tumultueuse et effervescente ville qu’est Bangalore.
Le trajet dure une bonne heure, et lorsque nous arrivons aux abords du centre, dans le bidonville de DJ Hali, les lumières se font de plus en plus rares. Après plusieurs minutes perdus dans le bidonville, c’est finalement devant une grande grille noire cadenassée, dans une rue dépourvue de toute électricité, que le chauffeur nous dépose. Il est 18h, il fait nuit noire, le centre semble vide, les enfants accourent pour nous saluer, et c’est à ce moment là que je réalise l’ampleur de la décision que j’ai prise.
Je m’appelle Cécile, j’ai 26 ans, et après des études en communication digitale et journalisme visuel, je décide de réaliser un de mes plus grands rêves, travailler pour la communication d’une organisation. En novembre 2020, je postule alors pour Life Project 4 Youth (LP4Y), une association internationale qui a pour mission de soutenir les jeunes victimes d’extrême pauvreté et d’exclusion pour trouver un emploi stable et décent et leur permettre de se réinsérer dans la société. LP4Y propose des missions en VSI, Volontariat de Solidarité Internationale. Grâce à LP4Y et la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), mon organisme d’envoi, je pars donc en mission d’un an à Bangalore, pour faire partie de l’équipe Communication, Fundraising et Partnerships.
Les semaines qui ont précédé mon départ étaient pleines de questions, d’excitation, de rêves et d’au revoir. L’appréhension n’est venue qu’à l’arrivée, devant cette grille noire cadenassée donnant sur une entrée sombre. Tandis que ces enfants qui se réunissaient autour de nous et criaient à tue tête « hello, how are you? », très heureux de voir de nouvelles têtes arrivées, je ne pouvais empêcher la fatigue et la de laisser place au doute.
Après ce petit moment de panique passé, nous sommes accueillis par le reste de l’équipe et nous nous installons dans notre nouvelle maison. Le soir venu, je vais me coucher sur un matelas aussi dur que le bois qui fait l’encadrement de mon lit, et je m’endors sur ces réflexions, ces doutes, et ces craintes.
Mais n’ayez crainte, le lendemain et les jours qui suivront sauront chasser tous les doutes de ma tête pour laisser place à l’aventure et à la découverte.